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DISCOURS C1 prononcé le 24/07/15 à Bamako.
Mesdames, Messieurs, j’ai pour devoir cet après-midi de me
présenter et de donner des informations sur ma personne, mes expériences, ce
qui me passionne, ce qui me révolte, mes ambitions… pour tout dire ma vie. Ceci
est un exercice à la fois complexe et intéressant qui pourrait me prendre des
pages et des pages entières. Parler de soi se révèle toujours une tâche
délicate pour une personne comme moi qui fait de la modestie un compagnon de
vie, mais pour vous aujourd’hui, je mettrai à nu trois principales étapes
importantes de mes bouts d’années déjà vécues. Ainsi, je commencerai par mon
premier jour d’école -au Togo- et terminerai avec mon engagement actuel dans le
monde humanitaire en passant par mes années d’étudiante qui, en grande partie
ont façonné ma personnalité d’aujourd’hui.
Un matin de Septembre 1993, l’enfant précoce que j’étais, fût
emmenée, sur mon insistance et ma ténacité à l’école privée du quartier. Le
directeur de l’école, pédagogue de formation, à ma vue se demandait quoi faire
de cette môme qui semblait éveillée et prête à entrer en classe. Ne disposant
pas de jardin d’enfants dans le complexe, il essayait de trouver les mots pour
expliquer à mes parents de me ramener dans deux ans quand j’aurai atteint l’âge
de commencer le CP. Nous étions prêts à retourner sur nos pas quand il me fixa
dans les yeux et commença à me poser ces questions.
-
Comment
t’appelles-tu?
-
VEDOME
Ayaba Lonlon
-
Quel
est le nom de ton père?
-
VEDOME
Kodjo Marcel
-
Et
quel est le nom de ta mère?
-
AZANGLO
Amivi Sefako
-
Quelle
est ta date de naissance?
-
Le
10 Mai 1990
-
Comptes-moi
les chiffres de 1 à 10
-
1,
2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
Je me rappelle encore du sourire qui se dessinait sur les
lèvres de ce vieil homme au fur et à mesure que je répondais méthodiquement aux
interrogations, le fixant droit dans les yeux. Vous l’avez sûrement compris. Je
venais de réussir le premier test académique de ma vie. J’ai été le même jour
acceptée comme amie d’école et deux mois plus tard élève à part entière. Mon
périple d’apprenante commençait ainsi.
Mes années au cours primaire et secondaire sont passées sans
grand ambages, jusqu’à l’obtention de mon baccalauréat au Mali en 2007. J’ai
alors fait le choix d’aller étudier le journalisme au Bénin, mais peu avant que
je ne parte, quelques membres de ma famille qui, peut-être avaient entrevu en
moi des talents cachés d’oratrice et d’argumentateur ont fini par me convaincre
de m’inscrire en faculté de droit. Pour faire court, je dirai que je n’ai rien
perdu des deux côtés que ce soit le fait d’acquérir une base de connaissance de
la règle de droit ou que ce soit la poursuite de mon rêve de journaliste. La
radio des étudiants était ma deuxième école après la faculté de droit et de
sciences politiques d’Abomey-Calavi.
Avec le recul, je reconnais aujourd’hui que mes années
estudiantines comme pour bon nombre d’entre vous ici, ont été les plus belles
de ma vie. Au campus, j’ai appris à socialiser en dehors du cocon familial. J’ai
appris à me faire une place dans cette jungle où l’on est laissé à soi-même,
sans contrôle parental avec un semblant d’aisance de vie. J’ai compris à partir
de la deuxième année que passer la nuit à faire la fête c’est bien, mais se
coucher tôt pour se lever de bonne heure et lire ses cours, c’est bien
mieux ! Toujours au campus, j’ai rencontré mes amis que je considère à ce
jour comme mes frères et sœurs. J’ai expérimenté et consolidé ma foi en Dieu.
Il m’a été donné de confirmer que l’humilité reste la clé pour ouvrir bon
nombre de portes dans la vie. Au campus, j’ai découvert le droit international
humanitaire et ses principes qui m’ont déterminée plus tard à m’engager pour porter
assistance aux personnes dans le besoin. Sur ce même campus d’Abomey-Calavi,
j’ai à la fois, obtenu le sésame qui me qualifie pour le titre de juriste et développé
mes aptitudes en communication écrite et verbale.
J’aurais bien aimé approfondir mes connaissances en droit, mais
je me suis retrouvée à Bamako en Août 2012, prétendant faire une pause en
attendant de terminer mon inscription en Master. C’était sans réaliser que
l’ennui est plus nuisible pour moi que la teigne dans une fourrure. C’est alors avec un grand soulagement que j’accueillis
la nouvelle d’une opportunité de stage dans le département de gestion de l’urgence
à Plan International Mali. J’ai peu à peu découvert ce nouveau monde
professionnel et me suis plus intéressée en comprenant que les interventions en
urgence auprès des populations affectées par la crise ou le conflit ne sont
qu’effectives et efficientes que si les principes du droit humanitaire sont
respectés.
Depuis presque trois ans, mes journées ordinaires se
ressemblent et se résument à cette expression «Métro-boulot-dodo», en version
plus animée et fréquemment entrecoupée de voyages vers le septentrion malien et
d’autres destinations en Afrique. Pour moi l’objectif de toute personne engagée
dans l’humanitaire devrait avant et après tout de redonner le sourire à des
enfants et de contribuer à un changement durable dans les vies des personnes
auxquelles l’on vient en aide. En bonne représentante
de la génération jeune du 21ème siècle, je suis aussi tournée vers les réseaux
sociaux. Facebook, Twitter, Instagram, Whatsapp, Viber, Imo…tout y passe! J’y
passe une bonne partie de mon temps quand je ne suis pas à la quête d’éléments
d’articles pour mon blog en ligne.
J’espère à travers ces mots, avoir su vous transporter dans
mon monde et ainsi avoir ouvert la voie à des interactions fructueuses avec
tout un chacun de vous. En attendant, je
vous souhaite de travailler chaque jour à la beauté des choses, de sourire de
temps en temps et très souvent. Cela change des vies!
Contente de te lire. Je crois t'avoir connue durant ces moments à mopti mais non!à travers tes écrits ici qui contiennent plus de détails, j'ai conclu que tu es une femme de grand coeur et je salue surtout ton dévouement de servir la population en difficultés.
ReplyDeleteChapeau Miss Ayaba!